Celle Qui Revient Là, Celui Qui La Regarde

Marina Tsvetaeva  commença très jeune à écrire et à publier, avant même que sa vie soit transfigurée par l’histoire. C’est la révolution russe qui brisa et, dans un étrange paradoxe, sublima le destin de cette jeune femme qui n’avait connu jusque là qu’une vie tranquille dans la Russie tsariste. C’est la révolution russe, la Russie bolchevique qui la forcèrent, elle et les siens, à l’exil. Ces 17 ans d’exil en Allemagne, en Tchécoslovaquie, puis en Suisse et enfin à Paris,  feront d’elle l’incarnation de la poétesse universelle, de la femme libre. En 1939, elle retourne, malgré elle, à son pays natal et découvre toute l’horreur stalinienne. Il la réduit au néant. En 1941, elle se donne la mortelle laisse derrière elle une œuvre d’une intensité et d’une beauté tragique.

Adaptation: Céline Pitault, d’après Marina Tsvetaeva
Mise en scène: Ludovic Longelin
Avec:
Céline Pitault
Renaud Hézèques
Lumiere: Frederic Fourny
Photo: Christophe Diddy
Conception affiche: Emma Boutboul

Production Les Airs Entendus
Coréalisation Théâtre de l’Espoir en accord avec les Airs Entendus
Avec le soutien de la Spedidam, de la ville de Boulogne-sur-Mer, la Fondation Anne-Marie Schindler, la fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature, le mécénat d’entreprise M4S et en partenariat avec Becomart à Genève.
Le spectacle a bénéficié d’une résidence de création à Boulogne-sur-Mer en 2018.

Nous avons voulu faire entendre la voix d’une femme, d’une poète : Marina Tsvetaeva.
Une voix naturellement incendiaire, qui sait que seul à l’endroit du brasier tout est nécessaire.
Puis nous l’avons imaginée face à vous. Votre silence en retour.
Notre silence à tous quand l’espace se vide et laisse entrer cette femme qui osera encore parler. Malgré notre mesure au regard de sa démesure. Malgré notre cynisme et nos jugements.
Sa voix s’abîme dans l’incompréhension du monde. Elle fait l’épreuve du sentiment. Aller jusqu’au bout de la nécessité de dire, aller jusqu’au bout de la catastrophe.
Puis quelqu’un apparaît sur cette scène et la regarde.
Ce quelqu’un, c’est son fils.
Elle sera libre de parler. Mais toujours sous surveillance.