Mesure de Nos Jours

Mesure de Nos Jours

Auteur: Charlotte Delbo

Adaptation et mise en scène: Benoîte Vandesmet

Avec:
Émilie Buous
Céline Pitault
Benoîte Vandesmet

Diffusion de la pièce dans les Collèges et lycées afin de transmettre les témoignages de ces femmes qui ont survécu aux camps de concentrations.

« Cette montagne de cadavres entre eux et moi »  – Charlotte Delbo

Quelle vie après Auschwitz, quelle existence, quels liens avec celles et ceux qui n’ont pas vécu la mort quotidienne ? Que dire ? Que faire ? Pourquoi ?

C’est ce qu’interroge Mesure de nos jours, troisième tome de la trilogie « Auschwitz, et après ? », publié en 1971, dont les deux premiers volets sont Aucun de nous ne reviendra et Une connaissance inutile. 

Comment vivre ce retour tant espéré, tant évoqué par les prisonnières entre elles, ce but ultime, cet espoir qui les a tenues en vie ?

Ce sont ces questions que se posent encore ces femmes, ces survivantes, compagnes de détention pour la plupart, au moment de leur témoignage, au moment où Charlotte Delbo nous fait entendre leurs voix. Quand elle-même, après avoir osé livrer son histoire de l’Histoire, ne cesse d’interroger sa mémoire et la capacité de l’homme à entendre la réalité de l’horreur.

La parole poétique de Charlotte Delbo a surgit, longtemps après son retour, puisqu’elle a attendu 20 ans avant de publier des textes (Aucun de nous ne reviendra, 1965) pourtant écrits dès son retour d’Auschwitz. Elle n’a pas cessé d’écrire, jusqu’à sa mort le 1er mars 1985. Elle n’a pas cessé de vouloir atteindre la conscience des hommes, grâce notamment au théâtre dans Qui de nous rapportera ces paroles ?, à la parole proférée sur scène, celle à laquelle on ne peut échapper. Sa voix se fait entendre également dans ses textes et ses poèmes et il nous a semblé que Mesure de nos jours devait être également porté sur scène, non pas pour être représenté mais pour être écouté, entendu, simplement. Le corps en scène, la parole donnée, la beauté des mots pour dire l’horreur, le souffle de la poésie pour transmettre la force, la beauté et la fragilité de la vie.